Une tradition bien ancrée, en historiographie des mathématiques, présente le passage du XVIIIe au XIXe siècle sur le mode de la rupture radicale et globale. Cependant, sans nier l’existence de changements importants au début du XIXe siècle, il semble nécessaire de parvenir à mieux comprendre la genèse de ces changements et à évaluer, pour chacun, son ampleur et ses limites, en évitant une conception globalisante, supposant a priori la synchronisation de toutes les discontinuités en une rupture générale au même moment.

Ce symposium vise à la fois à présenter une synthèse des résultats obtenus récemment dans ce sens et à ouvrir de nouvelles perspectives. Dans le cadre général de la période 1750-1850, on se concentrera sur les sujets qui permettent d’alimenter la réflexion sur les rapports entre continuités et ruptures dans l’évolution des diverses sciences mathématiques (mathématiques “ pures “ ou “ mixtes “), de leurs interactions et de leurs dynamiques propres. Les thèmes considérés pourront aussi bien concerner les contenus des savoirs que le statut des divers mathématiciens (académiciens, professeurs, ingénieurs), dans les contextes institutionnels, sociaux, culturels ou politiques des différents pays européens. En se proposant d’étudier dans toute sa complexité conceptuelle et sociale l’évolution des savoirs mathématiques dans une période clé de l’histoire des sciences et des sociétés, le programme de ce symposium s’inscrit dans le thème général du Congrès, “ Knowledge at work “.