La connaissance de la fatigue liée au travail, la quantification des risques, la prévision statistique des facteurs du stress, les imprévus d’ordre physiologique, économique ou social sont quelques-uns des problèmes développés au cours du 19e siècle par un ensemble de domaines scientifiques. Bien que pendant cette période, la préoccupation centrale de la bourgeoisie des pays occidentaux a été focalisée sur la pauvreté et, avec elle, sur la paresse et l’oisiveté, peu de réformes législatives ont favorisée les travailleurs, et celles qui l’ont fait se sont concentrées surtout sur les enfants et les femmes.

Au 20e siècle, à partir de la diffusion du taylorisme, dans ses différentes appropriations locales, sont nées et se sont consolidées la physiologie du travail, la psychologie du travail, l’hygiène industrielle et l’économie industrielle en tant que champs de la connaissance scientifique avec une préoccupation commune : la santé des travailleurs dans le contexte du travail. En outre, dans les différents pays certaines réformes sociales des années 1930 ont cherché à donner une solution politique aux conflits entre le capital et le travail.

Depuis les années 1980, des historiens de différents horizons ont étudié ce processus historique complexe de l’émergence des savoirs spécialisés dans les maladies, les accidents et la santé liés au travail. En Amérique latine, cependant, à bien des égards l’intérêt dans ce processus est très récent, et ce champ apparaît comme un nouveau domaine de recherches au sein de l’histoire générale et de l’histoire de la médecine. L’objectif de ce symposium est de réunir des chercheurs qui se penchent actuellement sur ces problèmes pour mettre à jour et partager les connaissances et pour ouvrir de nouvelles possibilités de recherche.