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iCHSTM 2013 Programme • Version 5.3.6, 27 July 2013 • ONLINE (includes late changes)
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A partir de la fin du XVIIIe siècle des sciences qui prennent alors leur essor en tant que nouvelles disciplines, réfléchissent en même temps à la question de la maternité et de ses dérèglements. Cette réflexion sur la maternité et ses maladies, dont la folie, permet en effet une réflexion plus générale sur l’épistémologie des disciplines car elle conduit les médecins au cœur de la séparation entre pathologique/physiologique et organique/moral. C’est notamment le cas de l’aliénisme au XIXe siècle avec l’élaboration du diagnostic sur la folie puerpérale. De manière analogue, mais antithétique, à l’hystérie, la folie puerpérale permet une réflexion spéculative sur la morbidité du corps et de l’esprit de la femme. Folie de la grossesse, des suites des couches et de l’allaitement, la folie puerpérale est d’abord confondue avec les délires des infections du post partum (la fièvre puerpérale) et progressivement rattachée au comportement de la mère (bizarreries, mélancolie, violence). En revanche lorsque l’on regarde aux pratiques d’internement à l’asile durant la même époque (à Marseille et à Florence) on se rend compte que l’usage du diagnostic de la folie puerpérale est assez arbitraire. En effet pour la plupart des femmes internées on évoque des raisons liées à la vie reproductive : règles, grossesse, accouchement, allaitement, ménopause sont souvent des causes concomitantes dans l’origine de la folie. L’asile semble ainsi peu perméable aux débats théoriques de l’aliénisme et de la psychiatrie : les contraintes de l’internement semblent relever plutôt des dynamiques sociales de genre, de classe et de race. La folie puerpérale et les diagnostics qui la replacent au cours au XXe siècle restent cependant centraux dans la réflexion psychiatrique pour signaler les dysfonctionnements psychiques de la maternité. Toutefois encore aujourd’hui les sciences médicales n’ont pas trouvé un consensus : l’origine de la folie maternelle, organique ou psychique, est encore questionnée et sa définition (baby blues, dépression post natale et psychose puerpérale) demeure changeante selon les interprétations et les pays.