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iCHSTM 2013 Programme • Version 5.3.6, 27 July 2013 • ONLINE (includes late changes)
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La catégorie de "psychose débutante" fait partie des classifications médicales usuelles, à la fois au seuil des savoirs qui constituent l'ossature du champ de la santé mentale, et catégorie normative, susceptible de donner un sens médical à un ensemble de conduites d'abord identifiées comme bizarreries de comportements, propos, émotions et états mentaux étranges, puis requalifiées en tant que prodromes d'une maladie mentale. Notre objectif est de replacer le problème des psychoses débutantes au sein d’une histoire croisée franco-allemande (selon la perspective de Michel Espagne, Michael Werner et Bénédicte Zimmermann), afin d'établir des ressemblances, des dissemblances, et les savoirs qui circulent dans le contexte de l'après-guerre jusqu'au années 1970 (Trente Glorieuse, Wirtschaftswunder). Dans un second temps, nous donnerons des exemples de son maniement dans la clinique à partir d'un type de sources encore peu employées dans l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle: des dossiers de patients d'un centre hospitalier français (Bonneval). Ce cadre étant posé, nous procéderons à l'analyse des enchaînements entre les certificats médicaux, les premiers entretiens cliniques, le récit d'anamnèse, la construction du diagnostic, les indications de traitement, le pronostic, etc., autant d'indices diachroniques qui offrent un lieu d'observation des savoirs impliqués – ou pas. En effet, il ne s'agit pas tant ici d'évaluer l'impact de certaines doctrines, des études longitudinales, des programmes de recherche ou des politiques publiques de prévention des troubles mentaux, que d'examiner quels sont les signes cliniques et les dichotomies conceptuelles sur lesquels les cliniciens s'appuient, de questionner les variations et ce qui motive l'usage d'outils comme les tests psychologiques. L'accent sera mis sur l'itinéraire professionnel, médical et intellectuel, des médecins-chefs, assistants, médecins étrangers en stage, internes, etc., dans les limites du centre hospitalier choisi pour cette recherche historique, en mettant en évidence les décalages chronologiques entre les travaux universitaires allemands (Klaus Conrad, Gerd Huber, etc.) et le contexte de réception français, mais aussi les phénomènes d'école, qui s'agrègent parfois sous forme d'une sociabilité savante en-dehors de l'université (Henri Ey et Conrad Stein pour le groupe de l'Évolution Psychiatrique en France).