iCHSTM 2013 Programme • Version 5.3.6, 27 July 2013 • ONLINE (includes late changes)
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L’art de la lithographie comme nouveau moyen de communication techno-scientifique : la naissance de la «littérature grise» (première moitié du XIXe siècle)
Irina Gouzevitch | École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, France
Dmitri Gouzevitch | École des hautes études en sciences sociales, France

La valeur artistique de la lithographie a longtemps dissimulé ses autres domaines d’application. Parmi ses usages précoces figurent, en effet, les partitions musicales (1796) et les cartes (1802) lithographiées. La production des illustrations lithographiées bon-marché a stimulé l’essor du livre scientifique et technique dans le premier XIXe. De nouvelles applications de la lithographie ont marqué un tournant décisif dans la communication professionnelle des ingénieurs. En 1816, l’atelier lithographique organisé par G. Traitteur à St-Pétersbourg, publia le «Cours des constructions» à l’usage des élèves de l’Institut des ingénieurs des voies de communication. Ce cours lithographie fut suivi par d’autres, dans les différentes matières. Un nouveau type de livre technique est ainsi né.- Un album de dessins publié dans ce même atelier (1816) inaugura un autre type d’édition technique, les dessins lithographiés. Son inventeur en France fut Antoine Raucourt, fondateur du premier atelier lithographique à l’Ecole des ponts et chaussées. Parmi d’autres usages de la lithographie, citons les supports visuels des conférences (utilisés par G. Lamé, à l’Ecole polytechnique).

La mise en place, vers 1839, du procédé de reproduction dit « litho-typographique offrit la possibilité de reproduire tous textes et dessins en quantités illimitées. Le procédé lithographique cumula alors les fonctions anticipant les techniques de reproduction contemporaines dites communément la « littérature grise ». Une nouvelle étape ne commencera qu’avec l’introduction de l’informatique.

La communication se présentera en deux volets, le premier pourtant sur l’évolution et l’expansion des usages multiples de la lithographie, ce procédé synthétique né et appliqué à cheval entre la science, les techniques et les arts, qui a révolutionné la communication technoscientifique, alors que le second concernera le rôle des représentants des professions non-artistiques, ingénieurs et savants académiques européens, dans la mise au point et l’essor de ce procédé. La rencontre des deux mentalités – traditionnelle corporatiste qui tend à protéger les secrets de l’art et celle d’un expert techniques savant au service de l’Etat qui systématise ce savoir sous forme d’un traité technique afin de le rendre public – sera également examinée.