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iCHSTM 2013 Programme • Version 5.3.6, 27 July 2013 • ONLINE (includes late changes)
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La Grande Guerre reste à ce jour le conflit le plus meurtrier pour l’armée française dont les blessures physiques et psychologiques qu'elle a engendré, ont à jamais marqué les Français. Les blessés déversés sur tout le territoire français ont été pris en charge par des médecins qui ont dû inventer de nouvelles techniques médicales et opératoires pour soigner ces soldats. Parmi ces dernières, l’extraction des corps étrangers est la plus pratiquée dans les régions de l’Intérieur dont fait partie Tours. C’est dans cette ville, au sein de l’hôpital complémentaire n°2 situé au lycée Descartes, que le chirurgien Ombrédanne et le radiologue Ledoux-Lebard mettent au point une technique d’extraction de corps étrangers sous le contrôle intermittent de l’écran radioscopique. Technique chirurgicale parmi d'autres durant une période favorable à la recherche, on peut s'interroger sur ses origines et surtout sur sa diffusion sur le territoire français et à l'étranger. La recherche et l’exploitation d’archives iconographiques et écrites, provenant de centres d’archives du Ministère de la Défense, l’étude des ouvrages scientifiques écrits durant et après le conflit, ainsi que celle de l’activité des sociétés médicales et scientifiques de cette période, nous en dévoilent le processus de création et de diffusion. Mise au point à la fin de l’année 1915, elle affiche un taux de réussite proche de 100 %. Présentée à la Société de Chirurgie en novembre 1915, société où se définit la conduite chirurgicale à tenir durant le conflit, elle acquiert une renommée nationale. Elle se diffuse aussi par son enseignement à des médecins français et étrangers, et peu à peu, elle est utilisée par l’ensemble des chirurgiens de la 9e région militaire (une division militaire du territoire) dont Tours est le chef lieu. Bien qu’elle permette pratiquement à coup sûr l’extraction des corps étrangers, l’importance des moyens humains et matériels qu’elle nécessite, fait qu’elle n'est principalement employée qu'à l’Intérieur. Issue du conflit et répondant à un besoin spécifique engendré par des dégâts massivement provoqués par l’artillerie, cette technique a connu une certaine renommée internationale, sa description ayant été éditée en anglais. À la fin de la guerre, ses créateurs retournèrent à leurs services civils, posant ainsi la question de l’utilisation de cette technique après le conflit.